Critique Film : Days of Thunder (Jours de Tonnerre), Feel Good Entertainment !!!
J’étais chez moi, tranquille…en train de me brosser les dents, tout en réfléchissant au film dont je pourrais parler pour ma 1ère chronique 100% US.
Et puis j’ai vu ce coucher de soleil, et là je me suis dit : « Ce 1er article, il sera pour toi Tony. »
Bon, là je brode un peu hein 😉 , mais j’avais particulièrement envie de rendre hommage a cet artiste emblématique du cinéma d’action US (pourtant d’origine anglaise), artisan de blockbusters nerveux ou de romances impossibles, à la stylisation visuelle dont lui seul avait le secret.
J’aurais donc pu vous parler de l’un de ses grands crus (mais ça viendra) comme True Romance, The Hunger, Revenge, The Last Boy Scout ou encore Man on Fire…mais finalement j’ai décidé d’attaquer par un de ses films plus « populaire » disons, ou « commercial » à vous de choisir…
Enfin, comprenez-le plutôt comme un choix de film « divertissement », du Feel Good Movie à l’ancienne, qui déménage…
Allez, c’est parti pour Days of Thunder aka Jours de Tonnerre Vrrrroooooommmmm !!
« Essayons un peu de voir combien il y a de chevaux sous ce capot !! » 😎
On est donc en 1990, l’année du cheval et du métal…forcément. 😉
Après l’échec commercial du pourtant excellent Revenge, Tony retourne voir ses potes Don Simpson & Jerry Bruckheimer pour essayer de renouer avec le succès.
4 ans plus tôt, le trio de choc avait pulvérisé le Box-Off avec un certain film centré sur des pilotes de chasse, propulsant Superstar leur acteur principal, le dénommé Tom Cruise.
On ne change pas une équipe qui gagne et il n’en faut pas plus à cette Dream-Team pour repartir faire un tour de piste, cette fois dans le monde des courses de Stock-car, avec Robert Towne au scénario.
A cette équipe haute en couleur (observez cet étalage de bon goût vestimentaire typiquement 90’s) 😎 , vient s’ajouter un casting somme toute aussi sympathique. Nous pourrons notamment y croiser le légendaire Robert Duvall, ayant troqué les spots de surf et les odeurs de napalm, pour celles de l’asphalte des huiles de moteur. Nous aurons aussi droit à la présence de la charmante Nicole Kidman (tout juste revenue de sa croisière mouvementée avec Sam Neill), ainsi que celle de Michael Rooker, qui n’avait à l’époque, pas encore eu l’occasion de serrer la main à Jason Lee, ou de faire siffloter sa flèche pour Marvel. Enfin, quelques bonnes gueules comme Randy Quaid ou John C.Reilly, viennent compléter cette fort copieuse distribution.
Alors autant être honnête avec vous, mon intention ici n’est nullement d’élever le film au rang de chef d’œuvre inclassable du cinéma… Le métrage n’en a d’ailleurs clairement pas la prétention, son objectif premier étant juste d’offrir du bon spectacle et en cela je trouve qu’il remplit parfaitement son contrat.
Pourtant, la première fois que je l’ai découvert, j’avoue l’avoir trouvé assez moyen…je ne m’étais pas vraiment ennuyé, mais l’histoire ne m’avait pas emballé…
Le problème avec des films comme ça, c’est que si l’on veut les aborder de manière trop sérieuse, eh bien on se plante forcément. ‘Une tête brulée débarque de nulle part pour gagner toutes les courses’…Ok, avec un pitch pareil j’aurais peut-être dû me méfier un peu plus, en me demandant : « Qu’attendre d’un film comme ça ? »… Mais bon, quand on connait un peu le cinéma de l’époque, c’est presque avec les pitchs les plus improbables qu’on faisaient les meilleurs films…cf une DeLorean qui voyage dans le temps…
Donc ici très rapidement, Cruise arrive en moto…
Et là Duvall lui demande : « Vous vous y connaissez en Stock-car ? »…
Et naturellement Tom lui répond : « J’ai suivi toutes les courses à la télévision… »
A partir de là, le doute n’est plus permis, si vous avez décidé de prendre le film au même niveau que le côté over the top et 1er degré des personnages (comme ce fut mon cas la 1ère fois), ça va complètement vous parasiter la projo.
Puis, bizarrement avec les années, le film a assez bien vieilli dans mes souvenirs, au point d’avoir envie de lui donner une seconde puis une troisième chance, cette fois sans rien en attendre, à part passer un moment sympa et peinard. Eh bien ça a marché, la vision du métrage fut à chaque fois nettement meilleure, et on se rend immédiatement compte que le film se prend beaucoup moins au sérieux qu’il ne semble le prétendre…
D’ailleurs, lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, il y a quand même quelques ruptures de tons assez lol (ex spoilers : la call girl déguisée en flic, qui donnera lieu a un joyeux quiproquo dans une autre scène, ou bien les 2 coqs Cruise/Rooker, qui font la course en chaise roulante comme des golmons).
Donc, ouais à la revoyure, l’ensemble est assez attachant finalement. Le film est bien shooté en plus (a-t-on vraiment besoin de le préciser pour un Scott 🙄 ), le montage est rythmé, les cascades et scènes de courses sont immersives, la bande son est cool avec des inserts songs et un main theme Zimmerrien qui restent bien dans la tête, les acteurs font leur taf et enfin l’histoire (si on sait à quoi s’attendre), se laisse suivre avec un minimum d’intérêt. Voilà, Days of Thunder c’est le genre de film que je recommande typiquement pour se détendre, par exemple un aprem d’été chaud avec un ventilo qui tourne au coin de la pièce, ou bien un soir de weekend avec une part de pizz’ et une bonne bière. Pour peu qu’on ne soit pas hermétique au scénario, le film délivre une dose suffisamment importante de fun sur bien des aspects, pour passer un agréable moment devant son écran.
Souvent (assez honteusement) rabaissé (tout comme son illustre frère Ridley), au rang de réalisateur privilégiant la forme au fond, Tony Scott n’en demeurait pas moins un excellent esthète qui savait parfaitement captiver et divertir son spectateur.
…Et pour peu que le sujet qu’il ait eu à traiter, fut un tant soit peu plus élaboré, vous aurez l’occasion de vous apercevoir dans de prochaines chroniques, que notre maestro visuel était capable de nous livrer d’authentiques pépites cinématographiques.
Merci de m’avoir lu,
En espérant vous avoir donné envie de découvrir ou redécouvrir, cette sympathique bobine 90’s.
Sayonara Bye-bye !!
PS : Le Film fêtera ses 25 ans en Juin prochain.
8 commentaires
Flo
Eh ouais Tom à ses débuts, avant qu’il ne se prenne pour Dieu… enfin pour Xenu.
Abacabu Rônin
Lol^^, tu as vraiment du mal avec Tom Cruise hein !
Du coup, pas sûr que ce film-là te réconcilie avec l’acteur…
Perso, je ne peux que te conseiller de voir Last Samurai ou Collateral.
Non seulement les films sont tops, mais Cruise y est également à son meilleur, dans des rôles bien éloignés de l’image de la Star.
Flo
Non j’aime bien l’acteur en fait malgré son côté un peu mégalomane ^^ Et j’ai adoré les deux films dont tu me parles, franchement je met pas en cause son talent. Même celui-ci à l’air marrant et très « us burger », du Simpson-Bruckheimer de la grande époque, Top Gun and shit !!
Abacabu Rônin
Arghh, j’avais pas vu ton nouveau com, dsl…les mystères du web.
Effectivement celui-ci est cool et vaut bien mieux que sa réputation. Comme tu dis c’est du fast-food, mais au moins on en a pour son argent et puis c’est du Scott quoi !! En mode pure récréation !!
L'Inconnu du Nebbiu Express
T’inquiète vieux 🙂 .
Après il y a pas mal de film où il gère Tommy, même dans Legend je le trouve plutôt sympa, en bon gros jeunot un peu neuneu ^^.
Sinon concernant l’école Bruckheimer-Simpson ca avait beau être gras, bourrin, et aussi subtil qu’un hippopotame dans une putain de bijouterie, ce n’en était pas moins généreux te honnête avec son spectateur.
Actuellement j’ai l’impression que les cinéastes n’ont plus trop le tact (si on peut dire) avec le divertissement populaire : Là où les films de l’époque savaient vraiment faire dans le gros, gras et bien poilu, le cinéma d’action actuel n’y met plus ni envie ni moyens, sans compter le manque évident de talent (cf le dernier Die Hard, on peut dire que John Moore aura réussit là où les Gruber ont échoué…).
Il y avait quand même tout une science du dialogue et des punchlines auquel plus personne dans l’industrie ne semble faire attention, l’air de rien écrire un scénar’ d films d’action téstostéroné demandait tout de même de connaître ses classiques, son boulot et les goûts du public, bref pas vraiment à la porté du premier tâcheron venu contrairement à ce que pense la majorité (dont les producteurs actuels).
En gros les films de l’époque s’apparentent plus à de bon gros cheeses dégoulinant de sauce, de relish, avec des frites au cheedar en prime, où tu en as pour ton argent, tandis que pour tout le merdier Transformer, Expendables, et consort, on se trouve davantage au niveau d’un quick rabougri, mal cuit, te calant à peine une dent creuse et hors de prix.
Bref Rockyrama forever !!
Abacabu Rônin
Punaise, tu me donnes envie avec ton cheese là !!
Non mais le dernier Die Hard, y a pas moyen, je ne veux même pas me l’infliger, la trilo c’est 88-95 point.
Michael ‘Ka-boom’ Bay, quand tu vois ce qu’il est capable de faire sur un Pain & Gain, t’as vraiment envie qu’il laisse tomber ses jouets.
Le problème avec la plupart des scénars de blockbusters actuels (mais pas tous fort heureusement), c’est qu’il y a tellement de monde qui passe dessus pour que ça rentre dans le moule (et plus un budget est gros, plus le cahier des charges sera exigeant), que finalement le résultat en devient souvent assez impersonnel et hyper balisé (scénaristiquement parlant), du coup t’as beaucoup plus de mal à identifier la réelle patte d’un scénariste et à pouvoir le suivre ensuite au fil de sa carrière.
D’ailleurs, tu remarqueras que les films d’action dans lesquels les dialogues fonctionnent le mieux, sont le plus souvent l’œuvre de gars qui bossent ensemble à l’écriture, ou bien celle de vétérans qui ont les épaules suffisamment larges pour qu’on les laisse bosser tranquille !
L'Inconnu du Nebbiu Express
Bay est peu être la seule valeur sûre en effet, il fait peut être dans le putassier et la rustrerie mais il a le savoir-faire, même si il se contente principalement d’appâter le libidineux à coup de fessiers de bombasses au lieux de nous livrer de bons gros délires dont il a le secret.
Putain Pain and Gain était tellement mongoloïde !! POURQUOI on a pas ça plus souvent « snif » ;(.
Abacabu Rônin
Ben ouais c’est triste, je suis d’accord avec toi…malheureusement les films d’action à l’ancienne sont un peu arrivés en fin de cycle, les héros ont vieilli et il n’y a pas eu de réel renouvellement générationnel pour assurer la pérennité du genre.
Pain & Gain faisait plaisir à voir, mais c’était presque une anomalie dans le paysage du cinéma US actuel.
D’ailleurs pas sûr que Bay aurait pu se permettre cette belle récré, sans le succès financier des Transformers (qu’on aime ou pas).
L’époque a changé aussi, les blockbusters actuels visent en majorité un public plus jeune, avec en particulier les super-héros en 1ère ligne.
En revanche les anciens films d’action ont l’avantage de plutôt bien vieillir (en particulier grâce à leurs vraies cascades et leur bonne direction artistique) ce qui leur assure encore les faveurs d’un large public, au-delà d’une solide base de cinéphiles. Donc rien ne dit que le genre ne connaîtra pas un possible retour en force d’ici quelques années, au même titre que le connaît la SF actuellement.