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Critique Film : Star Wars VII – The Force Awakens, Rebirth of A New Hope !!!

Star Wars Sign1

starwars7Bon alors, par où commencer ? Il y a tant à dire !! Bon déjà, le film est cool !!! vraiment cool !! Ouf, soulagé je suis… la franchise Star Wars est je pense de nouveau sur de bons rails…même si…même si, je dois avouer qu’une ou deux redondances narratives avec les anciens films m’ont quand même pas mal étonné (je ne m’attendais pas à une structure remake si appuyée) et surtout, qu’il est à l’heure actuel impossible de se faire une opinion sur l’histoire complète, tant on est dans un schéma narratif comparable à celui du Hobbit, c’est à dire que ce Star Wars VII – The Force Awakens ne se suffit pas à lui-même en tant que simple long-métrage et ne représente finalement qu’un 1/3 du « Grand » film de cette nouvelle génération Star Wars. On est donc clairement devant un projet cinéma en forme de Serial Movie (Nous rappelant instantanément que JJ Abrams est issu du milieu des séries TV), avec un épisode qui se termine sans fin, sur un cliffhanger par ailleurs plutôt déroutant, voire même très abrupte, compte tenu du mouv’ final orchestré par la caméra. Là aussi, l’avenir nous dira si ce dernier plan était judicieusement bien placé ou non.

star wars2Donc en acceptant le fait que de nombreuses pistes de l’intrigue restent non résolus, que dire du reste du film ? Bon déjà si vous ne l’avez pas vu, je vais spoiler sur de très nombreux passages donc inutile d’aller plus loin si vous ne voulez pas vous gâcher la découverte… En même temps, pas mal d’éléments étaient d’avance assez prévisibles, mais ce n’est pas vraiment un problème en soi, tant la franchise avait besoin de repartir sur de bonnes bases…et bon sang, ce que ça fait du bien de se sentir de nouveau chez soi !!! :-D

Je vous laisse avec le dernier Trailer, le temps de faire chauffer les moteurs et on passe tranquille en hyperspace !!

star wars unofficial poster(Trailer que je découvre d’ailleurs en même temps que vous, car je voulais éviter d’en savoir trop avant sa découverte mercredi matin…)

apocalypse now posterPetit aparté sur l’affiche officielle.

Avant de développer davantage sur ce qui fait la Force de ce nouveau Star Wars, laissez-moi d’abord vous toucher un mot sur le poster officiel du film et celui que j’ai préféré choisir pour illustrer cet article. Je ne sais pas vous, mais pour moi l’affiche officielle, elle ne ressemble en rien à une véritable affiche Star Wars ! De très grands artistes comme Tom Jung, John Alvin, Noriyoshi Ohrai ou Drew Struzan ont faits des posters Star Wars de véritables œuvres d’arts, il est donc dommage que la tradition de l’affiche dessinée Star Wars ne soit pas perpétuée ici. En effet, l’aspect dessiné d’une affiche, renforce énormément le côté imaginaire et mystérieux d’un univers, c’est une invitation à l’évasion…et si l’on met de côté l’aspect Chambara spatial de la saga, Star Wars a de plus toujours été présenté comme une sorte de conte futuriste…(le « once upon a time » habituel étant remplacé par « a long time ago, in a galaxy far far away »…) qui sied parfaitement au poster dessiné main. Ainsi, c’est donc avec une certaine impatience que j’attendais de découvrir celle de ce dernier volet…sauf qu’elle ne vint pas… à la place on eu droit à une affiche façon photo montage des plus quelconques. Pourtant les grands designers d’affiches c’est pas ce qu’il manque, surtout lorsqu’on connaît l’engouement que peut susciter par exemple les superbes posters du collectif d’artistes Mondo, basé à Austin au Texas. Et dans la lignée des travaux de Struzan, le néozélandais Paul Shipper (voir Rey plus bas) et le britannique Adam Relf (le fameux poster choisi ci-contre) semblaient être les candidats tout indiqués pour prendre la relève sur cette nouvelle trilogie. En tout cas leurs travaux font autrement plus rêver que l’ensemble des posters promotionnels, mais ça ce n’est qu’à mon humble avis…j’aurais personnellement apprécié que la tradition se perpétue (peut-être pour la sortie vidéo, qui sait ?), d’autant plus que faire apparaître Luke sur l’affiche ne représentait à posteriori aucun spoil particulier… Son aura plane simplement autour de l’intrigue du film, un peu à l’image de celle du Colonel Kurtz dans Apocalypse Now. Et comme vous pouvez le constater, le génial designer Bob Peak, ne c’était pas privé à l’époque de magnifier son affiche en y dessinant l’inquiétant visage de Marlon Brando, bien que le personnage n’apparaisse également que dans le tout dernier acte du film.

Bon après, ce n’est pas bien grave vous me direz, mieux vaut avoir droit à un très bon film avec une affiche correcte, que le contraire. Mais lorsque justement le film est très bon, s’il est en plus accompagné d’une belle affiche, c’est encore mieux ;-). A ce titre, je préfère largement celle plus minimaliste où Rey marche en compagnie de BB8, en direction du couchant.

 

starwars vanity fair coverLe casting.

Alors là, c’est le gros point fort du film, car il est tout bonnement excellent ! Je vous avais déjà parlé, dans mon article précédent, de l’excellente impression que dégageait le casting avant la sortie du film, eh bien cela s’est confirmé à l’écran. La relève est là ! Et quel plaisir personnel de se trouver enfin dans la même tranche d’âge que cette nouvelle génération Star Wars. rey by paul shipper(Et les dragons ont qui plus est un très bon feeling avec les singes d’une manière générale, oui je parle astro chinoise là, mais je m’égare aussi quelque peu, il est vrai :mrgreen: !) Bref, donc comme je le disais, place aux jeunes, et honneur aux dames. Daisy Ridley porte le film sur ses épaules avec un charme/charisme et une prestance iconique impeccable. Non seulement, Rey, son personnage, sait se battre, mais en plus elle a de l’humour et de la répartie, sans oublier d’être touchante quand la situation l’exige. Ainsi les meilleurs scènes du film sont naturellement pour elle, mais surtout en grande partie grâce à elle. Rey devenant ainsi ni plus ni moins que le meilleur perso féminin vu à ce jour, dans toute la saga. Face à elle, Adam Driver incarne un antagoniste des plus surprenants et c’est une très bonne surprise. En effet Kylo Ren voudrait faire croire qu’il est le nouveau Vader, sauf qu’il est très loin de l’être. Ainsi tout le film prend le risque de présenter le personnage, sous la forme d’une lente déconstruction iconique. Tout le contraire de Rey en somme. Kylo Ren apparaît en effet comme un personnage beaucoup plus instable et peu sûr de lui qu’il ne voudrait le faire croire lors de sa première apparition. En proie à de gros doutes, il perd très rapidement son sang froid dès qu’un obstacle se présente sur sa route, ses faiblesses de caractère se répercutant ainsi instantanément sur sa maîtrise approximative de ses pouvoirs, due à sa formation inachevée. Son sabre laser aux jaillissement d’étincelles étant à ce titre, le plus pertinent reflet de sa personnalité. Autre nouveau venu, Finn le Stormtrooper déserteur incarné par John Boyega, est là encore une excellente surprise. Son personnage de héros malgré lui, courageux mais un peu gauche, me rappelle le Danny Glover de la grande époque. kylorenCe que j’aime aussi dans le traitement des personnages de Finn & Rey, c’est qu’ils ne souhaitent pas endosser le rôle de héros, qu’on voudrait leur coller sur le dos. Finn ne pense qu’à s’éloigner de tout ce qui touche au conflit entre le Premier Ordre et la Résistance, tandis que Rey ne pense qu’à rentrer chez elle pour continuer d’attendre les siens et surtout ne pas devenir une Jedi. Cette fuite de leur responsabilité, pour finalement l’endosser plus tard, de manière contrainte et forcée face à l’adversité, donne une profondeur et une dimension à la fois humaine et tragique aux personnages qui est des plus appréciables. En contre pied à cela, le personnage de Kylo Ren n’a au contraire pas les épaules assez larges pour endosser le poids des responsabilités qu’on lui octroie. A ce titre le personnage du Général Hux interprété par le très juste Domhnall Gleeson, apparaît comme la personne la plus avisée pour faire appliquer à la lettre les ordres transmis par le mystérieux Snoke, incarné par The Motion-capture Man Andy « Gollum » Serkis. Le personnage attendu du Capitaine Stormtrooper Phasma est en revanche, étonnement peu exploité dans ce volet. Enfin, pour finir avec les nouveaux venus, du côté de la Résistance, Poe Dameron incarné par Oscar Isaac, apparaît comme le pendant héroïque naturel de l’histoire, le leader courageux et déterminé qu’on a immédiatement envie de suivre. Bien qu’assez en retrait dans ce 1er épisode, ces apparitions sont déterminantes apportant à chaque fois, une bonne dimension épique à l’aventure. Ah oui et BB8 est bien cool aussi ! ;-) (Et puis surtout si les 2 mecs Thaï de The Raid peuvent revenir dans le suivant pour une scène de fight, je dis pas non…ce serait quand même dommage de s’en priver 8-).)

han & chewieVient maintenant le temps de parler de l’ancienne génération, et premier point important à souligner, ils ne sont pas là pour faire de la figuration. A ce titre Han Solo & Chewie s’offrent un come-back des plus respectables. Leur duo fonctionne toujours aussi bien, avec quelques bonnes punchlines qui font mouches. Harrison Ford vieilli bien et s’offre enfin un baroud d’honneur à la hauteur de ses grands rôles des 80’s. Les retrouvailles avec Leia sont touchantes, le personnage de Carrie Fisher est cela dit bien moins mis en avant, mais elle a toujours autant de caractère. Enfin, le retour de Luke, même s’il ne fait ici que tomber la capuche, fait sacrément plaisir à voir.

On se doutait que le retour des anciens cherchait clairement à brosser les fans de la trilogie originale dans le sens du poil (et pas que sur ce point) au risque de faire tomber le film dans une certaine forme de fan-service nostalgique, mais lorsque c’est fait avec pertinence, en trouvant un juste équilibre de présence à l’écran comme ici, eh bien le pari est gagné. L’hommage n’est ni trop grand, ni trop faible, juste dosé comme il faut et le film n’en ressort à mon sens que grandi.

 

Direction artistique et narration de l’histoire.

Encore un autre point fort du film, sa direction artistique, qui est juste à tomber. Certains plans sont absolument sublimes, c’est peut-être le Star Wars le plus abouti visuellement, peut-être pas niveau SFX…quoique, mais en tout cas sur le plan esthétique. Le retour des décors et paysages naturels est à ce propos une véritable invitation au voyage, on y croit, c’est réel. On se dit qu’on pourrait tout à fait vivre sur ce genre de planète. J’adore ces pauses que prend par moment le récit, juste pour nous faire contempler l’étendue des paysages. L’émotion passe, c’est beau, y a rien à redire là-dessus. De même que le grand retour des créatures en costume, donne immédiatement un rendu d’authenticité qualitatif des textures inégalable numériquement. D’ailleurs on fait immédiatement la distinction entre les perso recréés numériquement et ceux en costumes. Les nombreuses scènes d’actions sont quant à elles claires et parfaitement montées, dont 2 scènes de poursuite en vaisseaux mémorables, l’une en Tie Fighter tout d’abord et l’autre en Faucon Millénium ensuite. L’unique combat au sabre laser sous la neige, renoue quant à lui avec la sobriété des affrontement de la première trilogie et redonne à la saga toute sa dimension de Space Chambara. Voilà, donc pour ce gros coup de cœur lié à tout l’aspect visuel du film. Le score musical de John Williams est quant à lui sobre et agréable à l’écoute. Les prochaines visions du film confirmeront si quelques nouveaux thèmes mémorables s’en dégagent définitivement.

starwars1Concernant maintenant l’histoire qui nous est contée, celle-ci est vraiment hyper dynamique. On ne s’ennuie pas une seconde, ça c’est indéniable. Les dialogues sont très bien écrits, la première moitié du film enchaîne les morceaux de bravoures et les scènes mémorables à la pelle. Mais…dès lors que la Starkiller apparaît et qu’on comprend qu’il va encore falloir la faire péter, le côté bis repetita avec A New Hope/Return of The jedi devient alors légèrement redondant avec les anciens du film, en raison de la prévisibilité scénaristique de son imminente destruction. L’impact émotionnel des enjeux s’en retrouve alors indéniablement réduit, puisqu’on devine alors aisément à l’avance ce qu’il va se passer. Fort heureusement, cet aspect de l’histoire restera relativement traité au 2nd plan, n’alourdissant finalement qu’en de maigres proportions le rythme du récit. La filiation avec A New Hope est également présente sur bien d’autres aspects du film (tragédie familiale, mentor sacrifié)…des rebondissements scénaristiques pour ainsi dire « obligés » pour coller à la dimension Opera de la saga, mais qui sont eux beaucoup moins dérangeants, car traités sous un angle pour le moins détourné, par rapports aux films originaux et le côté remake apparaissant presque au bout du compte comme une nécessité, pour relancer correctement la machine. Ainsi, je reste donc totalement convaincu que JJ Abrams était bel et bien l’homme de la situation pour réaliser ce nouveau volet. Les sagas Mission : Impossible tout comme Star Trek, ne s’étant d’ailleurs jamais aussi bien porté que depuis qu’il y a œuvré en tant que réalisateur sur leur relaunch respectif, et en tant que producteur sur leurs suites. On espère donc que cette tendance se confirmera également sur cette nouvelle postlogie Star Wars. Le film ayant pour ma part déjà brillamment rempli son contrat de relance de franchise, ainsi que d’hommage à l’œuvre originelle de George Lucas, la saga peut maintenant prendre son véritable envol et partir dans une infinité de directions possibles.

 

starwars8En conclusion, grâce à son casting au top et une superbe identité visuelle, cette nouvelle trilogie démarre sous de très bons auspices. Il ne nous reste donc plus qu’à savoir quelle direction narrative la saga va emprunter, pour arriver à en faire une trilogie mémorable. En l’état actuel des choses, pour m’avoir renvoyé à toute une imagerie Vintage, avec son rythme soutenu et ses punchlines made in 80’s, ce nouveau Star Wars a ravivé en moi tout ce qu’il me plaisait dans cet univers, et en cela je ne peux que remercier la prouesse réalisée par l’ensemble de l’équipe du film. J’ai eu des frissons tout au long de la séance (et il ne faisait pas froid dans la salle :mrgreen:) c’est donc un signe qui ne trompe pas. En espérant maintenant que cet éveil de la Force continuera sur sa belle lancée, avec l’épisode VIII

 

Merci de m’avoir lu,

En espérant vous avoir donné envie de découvrir, cette épisode « Rebirth » de la saga Star Wars.

Sayonara, Bye bye !!